Le pluvier kildir est un oiseau des champs qui, par ses cris et en imitant le vol d’un oiseau blessé, s’acharne à détourner les prédateurs du nid où nichent ses petits. Son nom latin, charadrius vociferus, « charade vociférante » décrit le ton de son appel, très puissant.
Phil Hall nous offre dans ces poèmes-essais une rétrospective, en quelque sorte, de sa venue à l’écriture. Un ouvrage décliné en quinze sections, dont « Devenir poète », « La mauvaise séquence », dans lequel il essaime large et, un peu à l’image du totem qu’il s’est choisi, où il donne autant de pistes qu’il en camoufle, de ce qu’a été sa vie, sa venue à la poésie, de ce qu’il en conçoit, des gens qu’il a côtoyés, aimés, qui l’ont touché.
Un ouvrage riche, foisonnant, intime. Des pages parfois empreintes de naïveté – comme quand il raconte, à l’adolescence, être allé cogner à la porte de Margaret Laurence pour lui remettre une liasse de poèmes de jeunesse, textes dont il est aujourd’hui peu fier ; de tendresse quand il sort de l’oubli ce libraire-éditeur, Art Cravan, qui faisait œuvre de moine à Toronto dans les années quatre-vingt. Pages d’érudition, aussi, quand il interroge ce qu’est la poésie et qu’il met à contribution divers auteurs aimés, et qu’il vilipende ceux qu’il apprécie moins.
DANS LES MÉDIAS
« Le rythme c’est le savoir. » Rose Després restitue avec doigté ce « savoir » dans sa traduction, ce souffle discontinu et dense.
– Francopresse.