Deux heures du matin, 16 juin 1904. Leopold Bloom, un peu ivre, vient s’écrouler dans le lit conjugal, après une journée de dérive dans Dublin. Ce même jour, dans ce même lit, sa femme Molly l’a trompé. Ne retrouvant pas le sommeil, Molly s’abandonne au flot débordant de ses pensées. S’entremêlent alors confidences et désirs érotiques. Elle songe à sa journée avec son amant Boylan, à son mari, à l’amour, à son corps, à sa beauté…
Dernier chapitre de l’immense roman de James Joyce, Ulysse, Molly Bloom met en scène une parole féminine, puissante et libérée. Ce monologue est considéré par plusieurs comme l’une des plus extraordinaires incursions littéraires faites par un homme dans les jardins secrets de la féminité.
Le texte, traduit par Jean Marc Dalpé dans la langue forte et colorée qui est la sienne, a été porté au théâtre avec grand succès par la compagnie Sybillines.
« Mon désir de faire du théâtre avec le monologue intérieur de Molly Bloom provient d’abord et avant tout du désir de faire entendre cette langue extrêmement imagée, ces mots d’une grande beauté, cet univers souverain. » Brigitte Haentjens
DANS LES MÉDIAS
À la lecture – et sans doute en représentation théâtrale – le texte corrosif de Joyce se réincarne grâce à Dalpé en pulsions modernes. D’autres versions existent, mais celle-ci sonne juste dans ce que l’histoire nous a confié comme époque, comme lieu et comme accent.
– Laurent Laplante, Nuit blanche, no 138.
[Molly] use de mots crus quand cela est nécessaire (merci à la traduction de Jean-Marc Dalpé) mais aussi de mots joueurs et de mots lascifs, qui parcourent l’échine comme un délicieux frisson.
– Philippe Couture,Voir.