Affrontant une nouvelle fois le langage de Bébé M., Garde Vautour ne sait pas qu’elle change la couche et lave les fesses d’une écrivaine. Elle ne sait pas qu’elle a les deux mains plongées dans la littérature en devenir. Elle ne peut apprécier à leur juste valeur les nuances de jaune, de vert et de gris des excréments, sans parler de leur texture graisseuse, de leur fréquence et de leur puanteur. Garde Vautour ne pense pas à la littérature. Elle pense à la vie, à celle de Bébé M. en particulier, qui semble toujours aussi indifférente au fait que la vie pourrait à tout moment lui échapper, se glisser, prendre une autre route, aller s’établir ailleurs. Elle cherche le fil par lequel ramener l’enfant à la vie.
En 1953, le monde occidental est témoin de grands événements : la mort de Staline, le couronnement d’Elizabeth II, la découverte de l’ADN, la publication du Degré zéro de l’écriture. Ces événements, parmi d’autres relatés dans les pages du quotidien l’Évangéline, à Moncton, ponctuent les jours de Garde Vautour et de la mère de Bébé M., aux prises avec les premières manifestations littéraires d’une romancière en gestation.
DANS LES MÉDIAS
Malgré la structure complexe du récit, […] France Daigle réussit à transposer dans 1953 : chronique d'une naissance annoncée une démarche aussi renouvelée qu'inattendue, et un peu déroutante au premier abord. Le livre, bien écrit par ailleurs, par-delà les genres — roman, essai ou chronique —, permettra au lecteur d'y trouver son compte.
– George Bélanger, Francophonies d'Amérique, no 6.
1953. Chronique d’une naissance annoncée surfe sur une fine lame à la limite de l’érudit, d’une fine sagesse et d’une verve éblouissante. […] C’est un roman / essai historique / récit de vie absolument inouï, infiniment et improbablement féminin…
- montreal157.
Aucune panique chez l’écrivaine acadienne; elle maîtrise absolument tout, comme en fait foi la structure presque mathématique du roman.
– Pierre-Luc Landry, Astheure.