Reesor Siding, Nord de l’Ontario, nuit du 10 au 11 février 1963. Un affrontement en forêt fait trois morts.
Quelques semaines avant la nuit du drame, les travailleurs de la Spruce Falls Power and Paper Company déclenchent une grève. Or, les cultivateurs des environs, qui possèdent des droits de coupe, continuent de vendre leur bois à la papetière, au grand dam des ouvriers. Pierre Ménard est l’un de ceux-là. Il fréquente Madeleine, dont le père, Hermas, est en grève. Pris dans ce climat de tension, les deux hommes se retrouvent dans des camps opposés.
Dans Défenses légitimes, Doric Germain met en lumière, avec humanité et sens de l’histoire, le contexte de la tuerie. Car en filigrane du drame se joue le destin de deux groupes dans un monde en transformation : celui des cultivateurs attachés à un mode de vie en voie de disparition, et celui d’une classe de travailleurs syndiqués aspirant à une nouvelle forme de modernité.
DANS LES MÉDIAS
C’est aussi la vie des petites communautés francophones du Nord de l’Ontario que Doric Germain rappelle et décrit avec intelligence : les rapports difficiles entre les familles des syndiqués et celles des « scabs », l’inquiétude face à l’employeur et à la justice parlant une autre langue, l’impact psychologique d’un conflit de travail qui divisa une communauté francophone.
– Guy Poirier, Francophonies d’Amérique, no 17.
Il réussit à transcender l’espace du Nord de l’Ontario, où se déroulent tous ses romans, afin de mettre en scène les vicissitudes de l’âme humaine. […] un tableau vivant qui ne peut que nous amener à remettre en question nos propres comportements et nos préjugés.
– Lucie Hotte, Nuit blanche, no 91.
Le roman est une eulogie après le drame et auprès d’une population meurtrie […] il est humain et d’une belle écriture, fine et précise, pudique et claire.
– Pauline Brise, Voix plurielles.