Carnets de déraison donne voix au monologue intérieur d’une jeune femme qui s’accommode mal de sa médiocrité dans l’art de vivre, une jeune femme manifestement habitée d’un sens de l’idéal et d’une volonté de vivre pleinement, goulûment. Au travail, en amour, face au quotidien, elle cherche à déjouer ses propres attitudes limitatrices, en s’incitant, en se poussant… dans la déraison. Or, cette déraison salutaire évoquée et invoquée est systématiquement court-circuitée par une impitoyable introspection.
On assiste alors à l’expression bien saisie et bien sentie du drame intime d’une personne qui ne sait plus trop si elle manque de prise sur elle-même ou sur la vie… Qui ne peut que constater sa grande résistance au changement alors que c’est ce qu’elle souhaite le plus ardemment!
«Plus jeune, à l’école, lorsqu’on me demandait de me représenter par un animal, je disais que j’étais comme un tapi. Parce que. Bon. Le cadre tout croche remplace aujourd’hui l’animal tapis. On le remarque à l’occasion en se disant qu’il faudrait bien le redresser, et on l’oublie en le laissant comme il est. Croche. On l’aime comme ça. On se résigne à ce qu’il soit de toute façon et malgré les tentatives de redressement, toujours un peu croche. C’est bien, comme ça.»
DANS LES MÉDIAS
On pourrait caractériser le processus d’écriture comme une espèce de zen du néant, ou une valse de la déconvenue [...] c’est peut-être là la force du livre, qui finit par nous faire ressentir, de l’intérieur, le vide en soi et devant soi.
– Paul Savoie, Liaison.
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Ceci n’est pas un bilan. C’est un jeu, un vœu, une réinvention. Une invitation.
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