Depuis les «dead ducks» de René Lévesque jusqu’aux «cadavres encore chauds» d’Yves Beauchemin, plusieurs ont annoncé la disparition des Franco-Ontariens. Belle politesse, le cortège funèbre est là avant l’heure. Car Le dernier des Franco-Ontariens vit toujours. Il s’en excuse. Mais il ne décevra personne. À ceux que ça intéresse, à ceux qui s’en fichent, il annonce sa disparition.
Par accident, contre son gré, il doit accomplir seul, comme un bouc émissaire, le destin de son peuple. Puisque son drame ennuie tout le monde, lui-même en premier, l’auteur honnête doit écrire un livre que personne ne voudra lire. Son écriture volontairement inélégante se veut tout le contraire de la «vraie littérature». Puisqu’il doit s’immoler, à l’autel de la société comme à l’hôtel du coin, l’écrivain emporte le langage à sa perte avec lui. Mais de cet anti-poème surgit un anti-destin.
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